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[Reçu de Anne Sainte-Marie, Resp. des communications de la section canadienne-francophone d'Amnistie internationale.]

ÉTATS-UNIS/IRAK
Les droits humains en jeu
Index AI : Index AI : MDE 14/011/02
23 septembre 2002

PRISE DE POSITION

    Certains dirigeants politiques occidentaux invoquent avec une fréquence inhabituelle la situation en matière de droits humains en Irak pour justifier une action militaire. Cet intérêt sélectif pour les droits fondamentaux n’est rien d’autre qu’une manipulation froide et calculée du travail des défenseurs de ces droits. N’oublions pas que ces mêmes gouvernements ont fait la sourde oreille aux rapports d’Amnistie internationale faisant état de violations généralisées des droits humains en Irak avant la guerre du Golfe. Ils sont restés silencieux face au massacre de milliers de civils kurdes non armés à Halabja en 1988.

   Non seulement le peuple irakien a continué d’endurer de nombreuses souffrances aux mains du gouvernement –torture systématique, exécutions extrajudiciaires, «disparitions», détention arbitraire et procès inéquitables – mais il a aussi subi de plein fouet le régime de sanctions imposé par les Nations unies depuis 1990. Ces sanctions ont porté atteinte aux droits à la nourriture, à la santé, à l’éducation et, dans de nombreux cas, à la vie de centaines de milliers de personnes, dont beaucoup d’enfants. Certains assurent que le gouvernement irakien manipule délibérément les sanctions dans un objectif de propagande. Cela ne décharge cependant en aucune manière le Conseil de sécurité des Nations unies de sa part de responsabilité pour n’avoir pas entendu les appels à la levée de toutes les sanctions qui entraînent de graves violations des droits de la population irakienne.

   À l’heure où le Conseil de sécurité délibère sur l’opportunité de recourir à la force armée, il doit tenir compte non seulement des conséquences de toute action en termes de sécurité et de politique, mais aussi des ravages inévitables de la guerre en matière de droits humains et sur le plan humanitaire : les civils qui vont être tués dans des bombardements ou des combats à l’intérieur du pays, les enfants qui vont mourir parce que les sanctions vont rendre encore plus difficile l’accès aux produits de première nécessité et à l’aide humanitaire. Or, les considérations sur la vie, la protection et la sécurité du peuple irakien font cruellement défaut dans les débats, de même que la réflexion sur le sort de la population après le conflit. Quant aux éventuelles répercussions du conflit sur les droits fondamentaux des habitants des pays voisins, elles sont encore plus ignorées.

   En tant que garant de la paix et de la sécurité internationales, le Conseil de sécurité a la responsabilité, conformément à la Charte des Nations unies, de rechercher une solution passant d’abord par des moyens pacifiques. Il doit donc rappeler au plus puissant de ses membres que la force ne doit être utilisée qu’en dernier recours et seulement en totale conformité avec le droit international. Il doit aussi se demander si nous avons réellement atteint un niveau de danger si imminent qu’il n’y ait pas d’autre choix possible. Enfin, il ne doit jamais oublier que les Nations unies ont été créées pour préserver la paix et promouvoir les droits humains, et non pour encourager la guerre.

Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service de presse d’Amnistie internationale, à Londres, au +44 20 7413 5566 ou consulter notre site web : http://www.amnesty.org


Human rights in the balance
by Irene Khan, Amnesty International Secretary General
AI-index: MDE 14/011/2002
25/09/2002

   The human rights situation in Iraq is being invoked with unusual frequency by some western political leaders to justify military action. This selective attention to human rights is nothing but a cold and calculated manipulation of the work of human rights activists. Let us not forget that these same governments turned a blind eye to Amnesty International's reports of widespread human rights violations in Iraq before the Gulf War. They remained silent when thousands unarmed Kurdish civilians were killed in Halabja in 1988.

   Not only have the people of Iraq continued to suffer at their hands of their government - systematic torture, extrajudicial execution, "disappearances", arbitrary detention and unfair trial - they have also borne the brunt of the UN sanctions regime since 1991. Sanctions have jeopardised the right to food, health, education and, in many cases, life of hundreds of thousands of individuals, many of them children. There are claims that the Iraqi regime is deliberately manipulating the sanctions regime for propaganda purposes - but that does not absolve the United Nations Security Council from its own share of the responsibility for failing to heed the calls to lift all sanctions provisions that result in grave violations of the rights of the Iraqi population.

   As the Council deliberates on the use of military force, it must consider not only the security and political consequences of its action, but also the inevitable human rights and humanitarian toll of war: civilians who will be killed by bombing or internal fighting, children who will die because sanctions will make access to basic necessities and humanitarian assistance even more difficult. Yet, concern for the life, safety and security of the Iraqi people is sorely missing from the debate, as is any discussion on what would be their fate in the aftermath of conflict - and even less, what will be the knock-on effect on the human rights of the people of neighbouring countries.

   As the keeper of international peace and security, the UN Security Council has the responsibility under the UN Charter to seek a solution through peaceful means first. It must remind its most powerful member that force is the last resort and only to be carried out in full compliance with international law. It must ask if we have really reached that point of imminent danger which leaves no other choice. It must never forget that the United Nations was created to preserve peace and promote human rights, not encourage war.


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